
Oxygen s’est offert une belle ballade, Il s’est bien dégourdi les voiles et les dérives en transat retour à destination des Açores en passant par les Bermudes…..
Bien sûr on ne se lance pas en Atlantique Nord sans quelques menus préparatifs, même si Oxygen était déjà en ordre de marche, Captain Syl et Mouss’Isa ont effectué quelques améliorations et essais avant de partir.
A ce stade je précise que Eric qui voulait découvrir les plaisirs de la navigation hauturière, les cheveux au vent et la manivelle de winch à la main, nous a accompagnés dès les préparatifs. On ne pouvait pas faire autrement, c’est un p’ti gars do Ch’Nord chaudement recommandé par l’ami Fred. ..

Ainsi tous les 3 avons parfait Oxygen aux exigences de ce périple à partir du 27 mars, notamment :
– installation d’une antenne satellite Fleet One pour connexion internet every where on the sea
– Installation d’une nouvelle antenne Bad Boy pour chopper les Wifi au mouillage, avec routeur Wifi
– doublage du sourcing météo par le biais d’une tablette Ipad + logiciel Weather 4D + modem
– Essai Storm Bag = voile de tourmentin 10m2 pour le gros temps (pour ménager le solent en cas de grosse piaule), au port ça va bien mais t’as pas envie d’en avoir besoin…..
– Impossible d’essayer à la place de marina le magnifique code D multicolore, son déploiement de 120m2 de toile fine n’aurait pas été sérieux, on se serait fait remarquer……à voir plus tard en nav !
– et autres : essais moteurs, avitaillement, équipement de l’annexe, nettoyage des haussières et par battages, remise en place des bosses du 3iéme ris (!!) et lignes de vie, réarmement déclencheur des gilets de sauvetage etc etc…
Comme nous sommes très fort, au bout de 3 jours tout était Ok.

Du coup on s’est un petit galop d’essai dans les Grenadines : 3 bonnes raisons nous y ont poussés…..
– notre ami et équipier Alain ne pouvait nous rejoindre que le 8 avril
– un petit tour de piste pour Oxygen ne peut pas nuire
– C’était l’occasion de faire découvrir à Eric, quelques trésors en direction du Sud
On est donc parti du 1er au 8 avril pour Bequia, les Tobago Cays, Mayreau, Ste Lucia et retour en Martinique (Ste Anne).
On récupère l’ami Alain, confié avec mille recommandations par sa femme Cathy. Il n’en est pas à son galop d’essai, loup de mer ayant effectué le tour du monde sur ses propres bateaux, son expérience et avis sont précieux…

Et nous voilà parti le 9 avril:
Eric faisait son apprentissage à bord allant des réglages des safrans au pressage des citrons pour l’apéro en passant par les polaires Oxygen, les cannes à pêche et la vaisselle…..
Alain dissertait sur la finesse des réglages des voiles, l’épluchage de sa pomme matinale et « vaissellait » aussi….
Cap’tain Syl cherchait les futurs améliorations possibles et ajoutait des lignes à la to do list à n’en plus finir (si vous voyez ce que je veux dire…)
Mouss’Isa cuisinait et manœuvrait en pied de mât, comme d’hab !
Navigation pépère sous le vent des îles et tonique dans les canaux, on passe la Dominique (centaine de dauphins, mieux que MarineLand), la Guadeloupe, on laisse Montserrat à bâbord. Pêche d’un barracuda (Isa).


Green Island à Antigua, accueilli par 2 dauphins, premier stop stratégique juste pour permettre d’arriver le lendemain à Barbuda à une heure de bonne visibilité.


Barbuda, 2 jours pour profiter de ses merveilleux mouillages Spanish Point et Coco Point, juste pour le plaisir.


Au petit matin (4h) du 13 avril, nous quittons Barbuda en suivant la trace Maxsea pour 10h de navigation à destination de St Barthélémy pour une escale de 24h. Eric prend un thazard maquereau, excellent…


Plus connu sous le nom de St Barth (ville principale = Gustavia), ce St Trop des Caraïbes, fut une charmante étape avec une architecture mignonne, un environnement propret, une population accueillante, de plus on est tombé sur la semaine des régates « voiles de St Barth ». Coté shopping nous avions l’embarras du choix, on a bien pensé à toi Mika….

Oxygen se remet en route pour l’archipel des British Virgin Island (BVI) que nous atteignons le 15 avril. En nav on peut admirer des baleines qui font des tas de sauts de folie (parade nuptial d’après Alain), un peu lointain mais génial à voir.


Pour les BVI, on commence par Virgin Gorda, petite île peinarde. Sauf son site remarquable des Bath, gigantesques galets de plusieurs mètres de diamètre posés sur le sable, mouillage envahi de plaisanciers ! On a aussi grimpé le point culminant à pied de bon matin (3h de marche), on ne le fera pas tous les jours….

Puis Prickly Pear Island pour une soirée au Saba Rock, « le bar » à fréquenter aux BVI….
Attention, le lendemain nous voguons pour Norman Island, la fameuse île aux trésors du livre de Stevenson. Et pour impressionner les éventuels pirates qui aurait pu être tenté de nous abordé nous avons déroulé la nouvelle voile code D multicolore, ça jette….A terre encore une belle balade sur les sommets de cette petite île presque déserte, puisqu’il n’y a en tout et pour que 1 restaurant auquel nous nous sommes attablé bien sûr….

Enfin, nous allons à Soppers Hole, baie tout à l’Ouest de Tortola, île principale des BVI.
Cette dernière escale de 24h aux BVI présentait toutes les commodités (douanes, superette, gasoil, eau….mais pas de poste, ni pressing) pour préparer notre départ pour les Bermudes…

Pour résumer les BVI, c’est bien de l’avoir fait mais ce n’est pas forcément notre tasse de thé, trop de monde (des américains….), tout est très réglementé, par contre on s’est entrainé à la prise de coffre de mouillage (faut dire qu’ils sont aisés à prendre).


Enfin le 19 avril nous mettons le pilote plein nord pour atteindre les Bermudes. Alors bien sûr vous allez nous dire que les Bermudes ne sont pas sur la route classique Antilles / Açores, c’est vrai mais ça nous faisait plaisir de passer par le triangle des Bermudes (Hello Papa Tango Charlie, répondez, nous vous cherchons de….Mort Shuman). Et on a eu raison.
Donc environ 900 miles de navigation, 1 semaine, principalement au près. D’abord des vents modérés, voire pétole, puis Éole s’est fâché un peu, on s’est fait un peu secoué les dernières 48h. Surtout que la météo annonçait des dépressions à la queue leu leu et fallait se faufiler (et c’était pas du bœuf, hihi !). Donc le challenge consistait à serrer un max le vent (NNE) au près pour pas louper les Bermudes et aller au plus vite pour arriver avant la prochaine dépression qui s’annonçait pas sympa du tout, c’était serré. Oxygen a réussi avec 3h d’avance sur l’arrivée de ces vents forts annoncés (40kds) à St Georges, port obligatoire d’arrivée aux Bermudes. Nous sommes arrivés à 4h du mat et il a fallu faire la douane/immigration de suite, en pleine nuit, ils ne rigolent pas les Bermudiens sur le sujet paperasse…..Les douaniers sont d’astreintes 24/24h et attendent de pied ferme. Les bateaux sont repérés au radar auparavant, et les autorités appellent à la VHF pour poser un tas de questions.

Donc environ 900 miles de navigation, 1 semaine, principalement au près. D’abord des vents modérés, voire pétole, puis Éole s’est fâché un peu, on s’est fait un peu secoué les dernières 48h. Surtout que la météo annonçait des dépressions à la queue leu leu et fallait se faufiler (et c’était pas du bœuf, hihi !). Donc le challenge consistait à serrer un max le vent (NNE) au près pour pas louper les Bermudes et aller au plus vite pour arriver avant la prochaine dépression qui s’annonçait pas sympa du tout, c’était serré. Oxygen a réussi avec 3h d’avance sur l’arrivée de ces vents forts annoncés (40kds) à St Georges, port obligatoire d’arrivée aux Bermudes. Nous sommes arrivés à 4h du mat et il a fallu faire la douane/immigration de suite, en pleine nuit, ils ne rigolent pas les Bermudiens sur le sujet paperasse…..Les douaniers sont d’astreintes 24/24h et attendent de pied ferme. Les bateaux sont repérés au radar auparavant, et les autorités appellent à la VHF pour poser un tas de questions.

Que dire des Bermudes ?
C’est un archipel de 150 îles dont les plus grosses sont reliées par d’innombrables ponts.
La première surprise vient des toits : sans tuile, ardoise ou chaume, non ce sont des toits monolithiques cimentés d’une blancheur immaculée…..c’est dire s’il y a du vent dans le coin !!
Ensuite les maisons et leurs jardins façon british, très mignon, très propret, on dirait des villages de poupées. Adorable.


La végétation est composée de cactus, palmiers mais c’est tout de même très vert, luxuriant.
On a visité la capitale Hamilton, très british aussi dans son architecture.
La seconde grosse surprise concerne l’habillement des gentlemen : en bermuda et chaussettes hautes, le tout dans de multiples coloris. Pas seulement le samedi matin pour aller au marché, non c’est la tenue quotidienne pour aller travailler dans les banques, sièges sociaux…..de Hamilton.

Cette escale des Bermudes fut une très belle découverte avec des habitants absolument charmants.
Par contre cette escale fut la dernière pour Eric qui dût rejoindre Lille à son grand regret pour des soucis professionnels. Il a aussi traversé l’Atlantique nord, mais en avion. Moins fun. A bientôt Eric.

Mais nous n’avons pas fini notre périple, on attend une fenêtre météo pour repartir !
Les conditions météo nous laissent envisager un départ le samedi 2 mai, 8h !!!
Mais le bateau, ben c’est jamais comme prévu……la veille au soir, la pompe eau de mer ne fonctionne plus normalement (débit fort faible), nous obligeant à aller chercher à Hamilton le samedi matin en urgence une nouvelle pompe, résultat 3h de retard.
Et enfin on prend la mer…..Captain Syl change en navigation la pompe et toujours le même probléme de débit ? Après maintes recherches et essais, on a trouvé un mégot de cigarette qui bouchait partiellement le conduit avant le filtre.
Ensuite les jours et les nuits défilent au rythme des miles nautiques et des quarts (que nous faisons désormais à 3 au lieu de 4). Pour résumer nous avons eu un peu de tout en météo.
Des calmes avec mer d’huile, du vent arriére raisonnable et du moins raisonnable (durant 2 nuits à sec de toile, avec une mer très formée, creux de 6m, pour résumer en fuite…), et pour finir du vent de face durant les 3 derniers jours !
Coté pêche, on n’a rien pris, faut dire que les lignes n’ont été beaucoup mise à l’eau. Il est bien évident que le poisson va sauter à bord tout seul.
Par contre on a eu la visite de 2 petits oiseaux venus se reposer, pas farouche du tout, ils se posaient sur nos têtes et nos bras, incroyable. Malheureusement le premier était trop épuisé et est mort à bord dans la nuit, mais le second est reparti au petit matin. Oxygen aura été son refuge quelques heures.


Mais tout de même au bout de 15 jours, nous sommes arrivés aux Açores, plus exactement à Horta, île de Faial.
Les Açores véritable carrefour de l’Atlantique, archipel de 9 îles truffées de volcans et d’hortensias.
Horta, un véritable melting pot de marins : des vagabonds des mers, des gentlemen sur yacht, des vieux briscards, des jeunes « aventuriers », par contre peu de femmes (du coup très appréciées).
Horta et ses pontons décorés par les marins de passage de multiples peintures, le mythique Café Sport (chez Peter) lieu culte, bistrot préféré des marins depuis un siècle et probablement le plus connu au monde…..L’arrière-grand-père du patron actuel a accueilli Joshua Slocum en 1895 lors de la première transatlantique en solitaire…ça classe !!


Voilou, quelques jours à travailler à bord pour remettre en ordre notre fier et valeureux destrier Oxygen. Nous n’avons pas eu de problèmes techniques, sauf à déplorer une panne d’instrument vent (sens et force) et le loch (vitesse par rapport à l’eau), gênant mais pas grave.
Il faut noter que les portugais sont d’une gentillesse absolue, super accueillant et on y mange très bien. Nous n’avons pas eu le temps d’y faire du tourisme, on se réserve pour plus tard. On compte bien prendre le temps de visiter cet archipel volcanique.
Désormais Oxygen a une bonne place au ponton. Pour l’heure on rentre à Paname…
A bientôt.