Nov-Déc 2021 : Mopelia, Bora Bora, Noël à Raiatea, Tetiaroa et Nouvel An à Huahine en bonne compagnie…

La passe de Mopelia : franche mais étroite (A comparer avec les annexes et nous, en bas à gauche sur le reef).
Admirez les turbulences dues au courant sortant !!
Prise de vue du drone.

Nous quittons Maupiti avec regret mais c’est pour la bonne cause puisque nous naviguons vers Mopelia, atoll situé à 100 miles nautiques (180km) dans l’ouest.
Rappelez-vous Oxygen y a passé 3 semaines en décembre 2020.
Ainsi c’est avec grand plaisir que nous retrouvons cet atoll très isolé au bout de la Polynésie.
Cette fois-ci il y a encore moins d’habitants puisqu’ils ne sont plus que 6 à terre.

Le tracteur communautaire de Mopelia conduit par Marcelo pour la distribution des sacs neufs de coprah.

La goélette assurant le ramassage du coprah est passée mi-novembre, enfin ! Aucune collecte n’ayant été effectuée depuis 2 ans, les stockages de coprah étaient ultra pleins : 70 tonnes !!
C’est toujours un gros travail ce chargement, d’autant que c’est une nouvelle goélette plus grande que la précédente et son capitaine n’a pas voulu prendre le risque d’entrer dans le lagon, la passe étant très étroite, 18m. Il a donc fallu d’abord charger les sacs de coprah sur une barque, sortir du lagon et transborder au large les quelques 2800 sacs de 25kg… après ce travail de Titan, c’est repos sur Mopelia pour les coprahculteurs, surtout qu’on approche des fêtes…. Certains retournent dans leur famille sur Maupiti ou ailleurs… avec des pêcheurs de passage… faut dire qu’à l’approche des fêtes, il y en a assez souvent qui viennent aux langoustes pour les vendre, vivantes, aux hôtels de Bora Bora !

Les retrouvailles joyeuses !!

Ainsi à la fin de notre séjour il n’y avait plus à terre que Marcelo/Adrienne, Opupu, Dona (Albert est parti quelques jours après notre arrivée à Maupiti), Pierre et Hina.
Terai a rejoint Rava sur Maupiti peu de temps après notre arrivée pour passer les fêtes avec leurs enfants. Norma / Harry sont en famille à Maupiti et Angélique / Terehau ont quitté définitivement l’atoll pour Maupiti et même peut être la métropole car Terehau veut s’engager dans l’armée !!
Au cours des 3 semaines de notre séjour, Oxygen a fait 3 mouillages différents au grès des conditions météo :

Une jeune frégate

Le mouillage du nord, juste au motu des oiseaux innombrables, fous de bassans, frégates, pailles en queue, qui piaillent à longueur de journée et même de soirée, bizarrement. Sans doute un des mouillages les plus fournis en oiseaux que nous connaissions !
Le mouillage du sud, juste à la pointe du grand motu dans 1,5 m d’eau sur fond de sable blanc. Véritable carte postale !
Et le mouillage devant chez Norma et Harry, momentanément absents.
Et nous n’étions pas le seul voilier puisque Boreas (Christine et Gilles) et ToDoBen (Polo et des amis) nous ont rejoint.
Côté activité, nous n’avons pas chômé :

Chasse à langoustes avec Boreas de bon matin sur le platier, par 2 fois.


Plongées dans la passe, sur le reef sud et sur les haut fonds du lagon car l’an passé nous n’avions pas eu le temps d’explorer tous les recoins…

La passe de Mopelia depuis le drone, sans correction de courbure…

Un jour de grand calme on a promené le drone au-dessus de la passe pour photos et vidéos !
Sans compter les randonnées sur le grand motu. Ok, on est loin du GR10 : chemin de sable de 8km sous les cocotiers, mais aller/retour ça fait tout de même 16km avec le risque majeur de chute de noix de coco. Ne rigolez pas, c’est mortel !!

Pêches fructueuses avec Albert, Opupu et Terai

On a fait des sorties de pêche dehors, entendez au large, en dehors du lagon, avec Albert avant son départ et avec Opupu et Terai à bord de leurs barques. A chaque fois on a bien pêché !!
Toujours plus fort : avec le pêcheur Vane à bord de son potimarara (barque de pêche rapide de 6/8m et 300ch de motorisation…), son second Haunui (ancien plongeur sur la Calypso avec Cousteau durant 10 ans) et 2 manœuvres nous sommes allés à la pêche de nuit sur le reef côté lagon. C’était très intéressant de voir les poissons perroquets dormir dans leurs bulles protectrices, les oursins se balader, les yeux des langoustes qu’on repère facilement à la torche électrique (étanche…) et les requins un peu plus nerveux qu’en journée. Une raie léopard à même manqué de me percuter car aveuglée par ma lumière, elle ne m’avait pas vu !!

Sur le potimarara de Vane et un couple de tortue en pleine action de copulation !

Et le lendemain on est parti au large avec cette même équipe pour une chasse sous-marine au harpon. Vane, gaillard d’au moins 160kg, et les 2 pêcheurs ont passé au bas mot 6h dans l’eau à chasser en apnée. Syl et moi les aidions à notre mesure en récupérant les poissons dès harponnés, pour les stocker dans une sorte de caisse flottante, appelée sabot, bien à l’abri de l’appétit des requins…. Pendant ce temps Haunui gérait le bateau et nettoyait les poissons… les gars étaient contents d’avoir 2 arpètes pour leur faire gagner du temps et nous absolument ravis de cette expérience impressionnante et instructive mais parfaitement exténuante… le soir les gars voulaient qu’on dîne et qu’on bringue ensemble mais c’était absolument IMPOSSIBLE pour nous : direct douche et dodo !!
Mais le clou du spectacle, c’est la pêche aux varos. Il tenait à cœur à Cap’tain Syl de comprendre cette pêche et cette bête bizarre. Je lui laisse la narration de cet épisode :


Varo en gros plan !! Femelle en haut, mâle en bas.

 » Alors là, c’est encore une autre histoire que cette nouvelle discipline!
Il faut dire qu’avant la Polynésie, nous n’avions entendu parler ni de près, ni de loin du crustacé localement nommé « varo ».
Mets de choix pour les polynésiens, le varo est une grosse crevette pourvue de redoutables cisailles à l’extrémité de ses longs bras. Il semble que son habitat favori soit le sable dans lequel il creuse de profondes galeries et y vit en couple. Les sexes se distinguent par la couleur et la taille. Tandis que la femelle est saumonée et mesure 25cm, le mâle est beige clair et peut mesurer 40cm, voire plus.
L’animal majestueux rappelle la mante religieuse dans son comportement et sa tenue.
Pour la cession de pêche, il faut se munir de patience et d’une turlutte.
Le jeu consiste déjà à repérer le trou de varo dans le sable, par 15cm à plusieurs mètres de hauteur d’eau. Car dans le sable, il y a trou et trou… Or, celui du varo laisse présager une configuration caverneuse que l’on devine à travers le trou d’un diamètre de 30mm. C’est du reste par ce fameux trou que le varo capture ses proies. Une fois le trou identifié comme marquant un repaire à varo, il convient d’y introduire une turlutte eschée de chair de poisson. Lorsque le fil se tend, c’est que l’animal convoité a saisi l’appât et il convient de délicatement le ferrer. Tirer modérément pour éviter de déchirer l’animal qui résiste inexorablement. Aussi, le fil en main, patienter en tension jusqu’à ce que le varo s’épuise et le sortir lentement en prenant garde à ne pas se faire happer un doigt car le crustacé excelle dans l’art d’utiliser ses véritables coupecoupes…
Frit ou poilé, ce crustacé révèle une tendreté qui le distingue volontiers des langoustes, c’est un plat apprécié des connaisseurs. »

Avant de cuire le varo il faut inciser les dernières écailles de la queue pour qu’il se vide.

Merci Cap’tain Syl !
À suivre quelques compléments traqués sur internet :
La squille de mer, appelée varo en Polynésie, est un crustacé des plus incroyables. Les plus vieux fossiles retrouvés datent d’il y a 400 millions d’années. Il en existe plus de 400 espèces différentes.
Ils vivent dans des terriers dans les eaux peu profondes sur des terrains sablonneux. Ils se cachent généralement dans leur trou et attrapent leurs proies par surprise lorsqu’elles passent près de l’entrée de leur terrier.
Les stomatopodes sont appelés « crevettes-mantes » en raison de leur méthode de capture de proie, qui consiste à déployer rapidement leurs pattes antérieures “ravisseuses” pour soit attrapera soit mutiler. Elles se replient comme la lame d’un canif et sont garnies de ardillons effilés et tranchants qui accrochent ou poignardent poissons, crevettes et animaux à corps mou.
Ils sont rapides comme l’éclair, il ne fait que 2 millisecondes pour opérer une attaque, c’est à dire que le temps que vous clignez des yeux le varo frappe 50 fois !!
En tant que prédateur qui chasse à vue, ils doivent être en mesure de voir leurs proies ainsi que leurs prédateurs potentiels depuis leur terrier. Leurs yeux sont sur des tiges, donc chaque œil a une grande amplitude de mouvement et peut se déplacer dans différentes directions.
Les varos vivent en couple partageant le même terrier, protègent leurs œufs et s’aident mutuellement à chasser toute leur vie – jusqu’à 20 ans. Le mâle a les yeux et les pattes ravisseuses plus grands que la femelle. C’est cette dernière qui initie la parade nuptiale.
Les polynésiens pêchent généralement avec une ligne et un hameçon triple sur des plateaux sablonneux, dans les eaux peu profondes. Les pêcheurs sont très prudents quand ils manipulent le varo, ils ne les prennent jamais à mains nues.
On est très très reconnaissant à notre initiateur mais on tait son nom intentionnellement….

Notre ami Marcelo, trés occupé !

Au nombre de nos activités il y a bien sûr aussi les déjeuners copains à terre chez Adrienne et Marcelo ou à bord d’Oxygen.


Mais toutes les bonnes choses ont une fin et nous quittons Mopelia le mercredi 8 déc pour Bora Bora….

En balade sur Bora Bora


On y passe 1 semaine tranquille avec de belles randonnées, de bonnes grimpettes et quelques belles plongées. On a même sauvé une tortue prisonnière d’un piège à poissons. Ce dernier est en fait un genre de labyrinthe aboutissant à un enclos sous-marin d’environ 30 m². Le problème étant d’attraper la tortue qui a forcément peur !! Mais après quelques tentatives infructueuses Cap’tain Syl arrive à l’immobiliser et hop … la balance par-dessus le grillage…. Croyez-moi si vous voulez, elle ne s’est même pas retournée pour nous remercier, non elle s’est barrée vite fait, bien fait !!!
Nos classique à Bora : Déjeuner au Yacht Club, petits déj’Wifi au café Aloa, coiffeur/barbier pour Syl, magasins de bricolage et shopping chez la superbe boutique Bora Bora Original et une innovation : découverte de la cave à vins / fromagerie / épicerie fine et pâtisserie développées par le restaurant St James. On y a trouvé d’excellents produits qui ont agrémenté nos réveillons !!
On se paie aussi le luxe d’un day-pass au Conrad, un des plus beaux hôtels de Bora. On est content de l’avoir fait, c’était bien, la piscine superbe, les jardins resplendissants, le personnel adorable mais on préfère Oxygen…. Ça tombe bien !!

La superbe piscine du Conrad

Enfin le jeudi 16 déc Oxygen rejoint Raiatea pour y passer un peu de temps auprès de Jane et Marc. Faut dire qu’on a des projets, accrochez-vous !
Réveillon de Noël chez Jane et Marc avec le neveu Guillaume et Gaby, charmants couple bordelais en vadrouille en Polynésie pour 1 mois. Cadeaux, Table et Menu de fête : 🍾, foie gras signé Jane, gigot au BBQ, purée de pommes de terre / fruit arbre à pain, fromages et bûche glacée !!

Noël sous les Tropiques et Réveillon chez Jane/Marc avec Gaby/Guillaume : admirez la décoration de table by Jane !

Dès le 25, à l’heure où blanchit la campagne (plutôt rare ici !!), on appareille pour Tahiti. Ce fut un peu dur pour Cap’tain Syl car j’ai dû faire une intolérance alimentaire ou autre chose et ai dormi à peu près 30h de suite… Du coup plutôt que de faire une navigation de nuit, on a fait un stop à Moorea vers minuit. De toute façon nous serions arrivés beaucoup trop tôt devant la passe de Tahiti Taina et ne la connaissant pas, nous aurions dû faire des ronds dans l’eau en attendant le jour !!
Le but de cette navigation étant d’embarquer Annie et Claude, copains bateau qui possèdent aussi un Outremer 45, Moemiti. Le hic c’est qu’ils l’ont hiverné en Nouvelle Zélande juste avant le Covid et depuis impossible d’y retourner …. Ils sont donc en mal de navigation depuis 2 ans… Heureusement ils habitent une maison de rêve bord de mer à Tahiti mais ça remplace pas le bateau !!

Oxygen quitte Tahiti au p’ti matin avec Annie et Claude à bord

Oxygen à Tetiaroa

Nous voilà donc 4 à bord, les copains nous proposent un mouillage de jour sur l’atoll de Tetiaroa. Peut-être que ce nom vous cause : c’est l’atoll que l’acteur Marlon Brando a acheté. C’est toujours dans la famille Brando, il n’y a qu’un hôtel hyper hyper luxe 12 étoiles, et rien d’autre. Un mouillage de jour car il n’y a pas de passe, ainsi on ne peut pas pénétrer dans le lagon avec un voilier, et comme la mer peut lever en peu de temps personne ne se risque d’y rester la nuit…. Certains passent par-dessus le récif avec des annexes mais ce sont les charters qui se le permettent car ils ont une certaine expérience…
Nous pénétrons le lagon à la palme et c’était déjà bien… enfin sauf Cap’tain Syl car il s’est encore pris un p’ti orteil dans le taquet bastaque et est condamné aux charentaises pour quelques jours….
Puis direction Huahine, Claude voulait nous faire découvrir un mouillage sous le vent. On aime bien partager les bons coins, c’est comme accompagner un ami dans son resto préféré ou lui designer un chêne à cèpes mais faut que ce soit un vrai bon ami … Et attention, il y a eu pêche à bord : une belle bonite d’environ 10kg… c’était trop, même pour 4 : on en a donné la moitié à une famille locale.

Bravo les pêcheurs Claude et Cap’tain Syl pour cette belle bonite… Allez les jeunes Gaby/Guillaume, ça hisse la GV !!!

Mais l’équipage de fête n’est pas encore au complet !
Guillaume et Gaby, neveux de Jane, nous rejoignent à Huahine par le ferry Aremiti pour 24h, ils n’ont jamais fait de catamaran, ça leur fait une petite navigation de découverte. Ainsi nous retournons à 6 personnes à Raiatea le 30 pour faire quelques courses. Le 31 Jane et Marc embarquent et on file mouiller au motu Moute de Tahaa, passer le réveillon du nouvel an en compagnie de Frantz du bateau Bright Star. Notre ami autrichien est seul à bord car sa délicieuse femme Margit travaille actuellement en Autriche !!

Equipage de choc sur son 31 pour un réveillon au top : Cap’tain Syl, Frantz, Claude, Marc, Annie, Jane et Mouss’Isa

On se tenait chaud pour ce réveillon à 7 dans le carré car je n’ai pas encore précisé la météo mais c’est la saison des pluies et elle porte bien son nom cette année si vous voyez ce que je veux dire !!!
Réveillon digne de ce nom et nous pavoisons Oxygen pour l’occasion.
Champagne, foie gras, viande rouge / uru sauté, fromages de l’épicerie fine de Bora, et gâteau Trianon victime d’un salto arrière mais bien sauvé cependant : le goût n’en a pas souffert … par contre, malgré une tentative de chirurgie esthétique, la rectitude du parallélépipède si !!!
En résumé on a bien vécu et pas manqué !
Le 1 janvier : calme, sérénité et petite exploration à la palme aux alentours.


Le surlendemain, nous appareillons à 5h pour Huahine. Moitié voile au près, moitié moteur pour rallier notre mouillage préféré en baie d’Avea, dans 1,5m d’eau sur fond de sable blanc et eau turquoise.


Que du beau monde à bord d’Oxygen …. Claude, Marc et Cap’tain Syl pourvus de ti’punch : vous tenez le coup ??

Nous passons 3 jours tranquilles, faisons connaissance du bateau Baba Arroudj de Karim, Valérie et leur fille Eugénie. Amis de Jane/Marc et Annie/Claude. Du coup on était 10 pour les déjeuners… Pour la navigation de retour à Raiatea le 6 janvier, la météo nous fait un tour de passe-passe et le peu de vent venait d’ouest, ce qui est rare et ne nous arrangeait pas du tout… du coup on a fait le retour au près aussi !!
Cette petite semaine avec Jane et Marc à bord était importante pour nous et Annie/Claude. On avait à cœur d’embarquer Jane et Marc pour quelques jours car depuis la perte de son Ratafia adoré, Marc n’a jamais vogué. Juste pour le plaisir de glisser sur les flots, toucher les bouts, tenir la barre dans le lagon… Et voilou Oxygen est devant le plan de sortie du chantier CNI. Un gros nettoyage, rangement, inventaire et le lundi 10 il est mis à sec… la sortie se passe très bien, les gars du chantier très Pro !!!
À bientôt !

2 réflexions sur “Nov-Déc 2021 : Mopelia, Bora Bora, Noël à Raiatea, Tetiaroa et Nouvel An à Huahine en bonne compagnie…

  1. Josée RAVILLY 24 janvier 2022 / 20:23

    Merci cher Sylvain et ma chère Isabelle pour ce magnifique reportage..profitez de cette sublime mer et de cette lumière incroyable.C est absolument magnifique.
    Plein de bises😘😘😘
    Josée

  2. Guénaël GUILLANTON 23 janvier 2022 / 13:17

    Très chèr(e)s Sylvain et Isabelle,
    Que de belles photos et de beaux reportages de rêve. Profitez-en bien avec tous nos voeux de belle nouvelle année 2022. Après tout cela, on ne sait pas si vous voudrez revenir en France où nos régions sont également merveilleuses.Prenez soin de vous.
    Guénaël et Monique

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