
Depuis qu’on en entend parler…..on va enfin à Los Roques, archipel paradisiaque vénézuelien, à 100 miles au nord des côtes de Caracas. Périple de 4 semaines en août 2010.
Comme toujours on rejoint Oxygen à son port d’attache, en Martinique. Il nous attend sagement mais impatient de repartir en notre compagnie.

Dés le lendemain de notre arrivée, nous mettons les voiles sur Marigot Bay à Sainte Lucie, histoire de faire une halte touristique d’une nuit après ces quelques heures de navigation. Nichés derrière les cocotiers, comme Nelson et sa flotte au temps des batailles navales entre français et anglais pour le contrôle des îles Caraïbes fin XVIII siècle, nous passons une soirée tranquille !

Départ tôt le lendemain pour rallier sans escale Margarita, île vénézuelienne sur laquelle nous comptons faire le principal avitaillement et la entrada, immigration, douane, police, etc…. Plein de papiers comme ils les aiment en Amérique du Sud. Les 3 jours se déroulent sans souci mais avec tout de même un désagrément = pétole !!!! Pour un voilier c’est dommage…

A Margarita, l’ambiance change brusquement et nous délaissons la nonchalance Caribéenne pour le feu, la musique de l’Amérique du Sud. Peu avant le mouillage dans la baie de Porlamar, nous sommes salués par un grand banc de centaines de dauphins, nous n’en verrons jamais plus autant d’un seul coup !
Du fait de la lenteur des autorités pour formaliser la entrada, nous avons le temps de visiter, de réaliser l’avitaillement au supermarché, d’acheter légumes fruits au mercado de Conejero (le Rungis de l’île), de faire du shopping car le coût de la vie est dérisoire ici pour un européen, de faire le plein de gasoil (incroyable, le litre est à 1 centime d’euro). A force de trépigner, faire le pied de grue devant les bureaux, corrompre à force de bakchich et faire compliments & sourires, nous obtenons notre sésame et nous partons dans l’heure pour Los Roques !

48h de nav et nous voici sur Dos Mosquises avec son centre de protection des tortues marines, unité modeste mais efficace où nous avons pu voir des tortues à différents stades de développement et plusieurs espèces. Ils récupèrent les œufs sur les lieux de ponte et les élèvent jusque qu’à l’âge de 1 an. Ce centre abrite une dizaine de chercheurs et soigneurs. Il faut préciser que sur l’île n’y a que ce centre, pas de village, pas de commerce….. nada. Evidemment c’est un beau cadre de travail, sujet captivant aussi car dans la nature, sur 1000 tortues qui naissent, une seule survit !

Ensuite, durant 2 semaines, s’enchaînent Cayo de Agua, Béquevé, Sarki et Noronki = des îles absolument désertes de populations humaines, mais pas désertes d’oiseaux, pélicans, poissons de toutes les couleurs, avec barracudas, awak bleu (spectaculaires), balistes, anges royaux, chirurgiens, perroquets, soldats, murènes vertes, étoiles de mer, tortues, requins dormeurs, crabes, langoustes, corail, anémones……on ne se sentait pas seuls.

Nous avons réalisé de superbes plongées, en apnée, dans ces eaux fort claires, chaudes, grouillantes de vie.
Les îles sont de type coralliennes, parfaitement plates, de dimension modeste.
Coté plaisanciers nous n’avions pas beaucoup de voisins, et ce n’était pas pour nous déplaire. Nous sommes souvent seuls au mouillage, génial.

Sur certaines plages de rêve, une lancha venant de Gran Roque droppe une dizaine de touristes le matin, avec parasol & glacière, pour les récupérer cuits avant la nuit….
La dernière île fréquentée est Gran Roque, seule habitée avec son charmant village d’environ 300 âmes. C’est aussi la seule île volcanique donc escarpée. Le village est magnifique, les maisons sont très colorées, avec des tonnes de fleurs, c’est très propre. Il n’y a pas de bitume, que du sable partout, conclusion les habitants sont toujours avec un balai ou une serpillière à la main. Et les habitants d’une grande gentillesse. Coté avitaillement, pas de miracle….

Côté touristes, il a une cinquantaine de posadas, résidence touristique de 3 à 4 chambres à cataloguer entre le gîte et le lodge, c’est cosy très luxe pour l’endroit avec clim dans les chambres, service aux petits oignons…..Les touristes arrivent en avion de Caracas, il y a un aérodrome au bout du village, sa tour de contrôle est mobile !! Elle est montée sur une nacelle ciseaux de chantier, elle même sur un camion, c’est spectaculaire.

Mais voilà, il faut bien repartir même si nous n’avons testé que quelques îles sur les 50 que compte l’archipel !
Nous sommes repassés par Margarita pour effectuer la salida et obtenir le Zarpe, puis direction Los Testigos, Très belles îles volcaniques, escale d’une journée mais qui méritait bien plus….cependant notre calendrier ne le permettait pas…

En navigation, le vent déjà peu présent, a tout a fait molli. Tant et si bien que nous avons coupé les moteurs et profité d’un bain en pleine mer d’huile (1000 mètres d’eau sous nos pieds), Instant magique.
Ensuite l’île de Grenade, la reine de la noix de muscade nutmeg. Une journée de retrouvaille avec l’ambiance des Caraîbes, la capitale St Georges, la marina St Louis, toute neuve et luxe avec piscine et clim dans les sanitaires…). Une ballade magique avec un taxi dans la forêt tropicale au relief extrêmement escarpé et surtout plein de cascades dans lesquelles on trouvera une piscine naturelle pour nous tremper, retrouvailles avec l’eau douce. Etrange sensation !

Petite pause à Carriacou, excellent abri anti cyclone bien connu des marins du coin, et remontée avec 2J d’escale aux Tobago Cays, pour une dernière lampée de turquoise.
24h de nav nous sépare de la Martinique et nous touchons bientôt, au moteur…, Ste Anne, anti chambre de charme de l’abri du Marin.
L’été 2010 est très chargé en prévision cyclonique, les eaux particulièrement chaudes (>30°). Du coup, cyclones et tempêtes tropicales se suivent et balayent le nord de la Caraïbe, laissant des zones déventées au sud… Surveillance accrue donc et beaucoup de moteur pour un Outremer en grande forme qui a beaucoup pêché ! Note finale, très beau périple, riche de découvertes et de rencontres.







